L’interprétation est le fait de transmettre le message d’une personne de sa langue à une autre personne de langue différente dans sa langue. L’interprète en Langue des Signes est soumis à trois grands principes : la fidélité au discours, la neutralité dans l’échange, et le secret professionnel.
Ces trois principes font partie du Code Déontologique de l’interprète régit par l’AFILS (Association Française des Interprètes et Traducteurs en Langue des Signes) et pour une information complète: le site de l’AFILS.
Les vidéos ne sont pas encore actives, elles sont en préparation, merci de votre patienceDans quelles situations faire appel à un interprète LSF- français ?
Dès que le public sourd et entendant se rencontre, l’interprète en Langue des Signes (ILS) a sa place. Dans la profession nous avons l’habitude de classifier sous quatre grandes catégories nos différents types d’interventions : l’interprétation de liaison, de réunion, de conférence et la visio-interprétation. Un abus de langage parle de traduction. La traduction existe également, c’est un exercice à part pour lequel nous avons un paragraphe dédié.
Beaucoup d’idées préconçues existent dans le domaine de la surdité, au fil des années voici ce qui revient le plus:
“- la personne est sourde-muette”, alors personnellement, j’ai rencontré de personnes sourdes, des personnes Sourdes, des personnes malentendantes, j’ai eu l’occasion de croiser une personne muette, mais je n’ai jamais rencontré de personnes sourdes-muettes. Ne confondons pas sourd non oraliste et muet. L’appareil phonatoire de la personne sourde fonctionne, parfois la rééducation n’a pas apporté le résultat escompté, parfois la personne sourde préfère de pas se servir de sa voix.
“- la personne sourde peut suivre en lisant sur mes lèvres“. Cet exercice peut être possible pour certaines personnes et suivant certains contextes mais de façon assez ponctuelle et dans des conditions bien précises car n’oublions pas qu’à chaque fois que la personne entendante tournera ou baissera la tête, à chaque où la personne entendante se retournera ou n’articulera pas, c’est autant de fois où la personne sourde ne pourra pas suivre. Au mieux on estime à 35% ce qui est lu est compris, le reste étant de la suppléance mentale. Si on ajoute les sosies labiaux (des sons qui s’articulent exactement pareils mais qui sont différents de par l’intervention de la langue, de la gorge par exemple: pain/ bain/ main), c’est autant de fois où la personne sourde ne pourra pas percevoir ce qui est dit. Et ne sont lus que les mots connus, quand on est en formation, dans un environnement bruyant avec un formateur qui va et vient, on comprend aisément que sur 1h peu de choses sont réellement identifiées.
“-Je comprends très bien quand la personne s’exprime, pas besoin d’interprète”. C’est vraiment bien de comprendre quelqu’un, mais ce qui est formidable c’est quand l’interlocuteur comprend aussi ce que vous dites. Ce qui est vrai dans un sens ne l’est pas forcément dans l’autre. Parfois cela vient du fait que la personne sourde n’ose pas faire répéter, parfois cela vient de ce que la personne sourde crois avoir compris une chose mais que les sosies labiaux font qu’il y a maldonne.
“-Je vais tout écrire ça sera plus facile”. Oui, si votre interlocuteur maîtrise le français écrit. Mais sincèrement, dans un rdv, avons nous la possibilité de tout écrire? d’être exhaustif dans les échanges? Un interprète a pour rôle de fluidifier les échanges.
Ainsi, suivant la situation et la durée de l’intervention l’interprète intervient seul(e) ou à deux ou trois.